Tennis - Masters Cup LondresFederer-Nadal, l'éternel recommencement


Le Suisse et L'Espagnol se retrouvent enfin ! Le 22e acte de ce classique se tiendra à Londres en finale de la Masters Cup. Entre un Federer étincelant depuis le début de la compétition et un Nadal qui veut boucler une saison quasi-parfaite avec un titre prestigieux, qui sera le maître-étalon ?

C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes. Même réchauffées. Presque deux ans que Rafael Nadal et Roger Federer ne s'étaient pas rencontrés en finale d'un tournoi majeur... Une véritable éternité. Pour les amateurs, ce duel reste indémodable. Mais ce classique revisité , le 22e du nom, est une première cette saison. Après s'être affrontés en moyenne cinq fois par an entre 2006 et 2008, les rivaux s'étaient presque perdus de vue. Depuis la victoire de l'Espagnol à l'Open d'Australie en janvier 2009, ils ne se sont affrontés que deux fois - une victoire chacun à Madrid - et jamais dans un événement majeur. Les revoir se disputer la Masters Cup à Londres c'est un peu retour vers le futur.

Une fois plus, le duel s'annonce incertain. Bien sûr, le Majorquin mène largement, 14 à 7, dans leur face-à-face et reste sur six succès en sept rencontres face au Suisse. Grand triomphateur de la saison, avec ses victoires à Roland-Garros, à Wimbledon et à l'US Open et la première place mondiale verrouillée probablement pour de longs mois, il ne peut arriver plus en confiance. Nadal a prouvé à Londres qu'il possédait des dons d'adaptation extraordinaires. Lui qui est ordinairement si rétif à l'indoor, a su ajuster son jeu pour remporter ses trois matchs de poule avant de triompher de l'idole locale, Andy Murray, au terme d'une demi-finale homérique (7-6, 3-6, 7-6). Le tout pour son premier tournoi de l'année disputé en intérieur. Impressionnant ! Mais, même si l'Espagnol donne parfois l'impression d'avoir un organisme de cyborg, l'énergie dépensée face à l'Ecossais va peut-être peser lourd dans les jambes. "Je ne sais pas comment je vais être en finale, mais en ce moment, c'est vrai, je suis très fatigué", avoue Nadal.

Quand les élèves veulent dépasser les maîtres

D'autant qu'en face, Federer, expéditif face à Djokovic en demi-finale (6-1, 6-4) arrive frais comme un gardon. Le Suisse n'a pas perdu un set depuis le début de la compétition et semble avoir retrouvé un enthousiasme de junior. "Je suis suis très impatient de retrouver Nadal en finale", se borne à déclarer le n°2 mondial, qui n'a jamais perdu face à son rival en indoor, leurs deux seuls affrontements ayant déjà eu lieu au Masters, en demi-finale, en 2006 et 2007 à Shanghai. Surtout, Federer a l'occasion de conclure en beauté une année inférieure à ses standards, avec une seule finale de Grand Chelem - gagnée - à l'Open d'Australie. Une opportunité à saisir pour le quadruple vainqueur de la Masters Cup...

Encore un succès et il égalerait les co-recordmen de l'épreuve, Ivan Lendl et Pete Sampras. Ces deux monstres sacrés du jeu en poursuivent d'autres, puisque Nadal, lui, a Andre Agassi dans le viseur. S'il venait à s'imposer à Londres, il rejoindrait l'Américain au rang des vainqueurs des quatre tournois du Grand Chelem, de la Coupe Davis, de la médaille d'or olympique et donc de la Masters Cup. Reste l'obstacle Federer à franchir. Comme au bon vieux temps...